Sophie Valcke est élue en charge des mobilités et déplacements à la Mairie de Tournefeuille, en Haute-Garonne. La commune est située à une dizaine de kilomètres à l’ouest de Toulouse, Tournefeuille est une commune de 30 000 habitants, répartis sur un territoire de 18 km². Classée parmi les villes de “grand centre urbain”, elle se caractérise par un relief relativement plat — avec seulement 44 mètres de différence entre son point le plus bas et son point le plus haut. C’est dans ce cadre périurbain que Sophie Valcke porte les questions de mobilités au sein de la municipalité.

🚲 Le vélo dans sa vie
Depuis quand le vélo fait partie de votre quotidien ?
S.V : Ayant grandi à Québec, le vélo faisait partie de mon quotidien, sauf l’hiver. Arrivée en territoire occitan, je peux désormais pédaler 365 jours par an. À raison de cinq jours par semaine, j’utilise le vélo pour mes trajets du quotidien. La régularité de cette pratique indique que le vélo, pour moi, n’est pas un à-côté, mais un mode de vie.
Un souvenir de vélo marquant ?
S.V : Je me souviens très bien de mon premier vélo : un petit engin sans vitesse et sans frein surnommé “mini-vex”. Sans me souvenir du pourquoi de ce surnom, je me remémore les frissons de la vitesse dans ma première descente. Je me souviens aussi très bien de la chute, inéluctable, qui s’en est suivie. Tout le monde par terre et une lèvre fendue.
⚙️Usagère ou pratiquante ?
Êtes-vous une usagère du vélo (pour vos trajets contraints) ou une pratiquante du cyclisme, pour pédaler pendant vos loisirs ?
S.V : Les deux. J’utilise le vélo au quotidien pour mes trajets urbains… mais aussi pour le plaisir, le sport et le voyage. Je participe à une cyclosportive chaque année depuis cinq ans, et je consacre une trentaine de jours par an au voyage à vélo, en autonomie, avec tente et sacoches.
Cette distinction a-t-elle évolué avec le temps ou selon vos responsabilités ?
Non, j’ai toujours pédalé, et mon engagement personnel nourrit directement mon action publique.
Le vélo vous accompagne-t-il dans vos trajets professionnels ou militants ?
Les deux. C’est mon mode de déplacement quotidien et un levier de cohérence entre vie personnelle et engagement public. Même si, dans mon rôle en charge des mobilités, je suis bien consciente que mon rôle n’est pas de militer pour plus de vélo, mais de proposer une politique de la ville encourageant la mise en selle. La différence est ténue mais bien réelle.
🧭 Conviction ou révélation ?
Avez-vous toujours été convaincue par le vélo ? Ou est-ce venu avec le temps ?
S.V : Convaincue depuis toujours. Pédaler a toujours été synonyme de plaisir, d’indépendance, d’efficacité. J’ai eu la chance d’être « posée » sur un vélo très jeune. Je mesure cette chance. Par mon action au sein de la Commune de Tournefeuille, j’ai à cœur de rendre les trajets école (ou collège-lycée) faisables et réalisables à vélo.
Cette distinction a-t-elle évolué avec le temps ou selon vos responsabilités ?
S.V : Non, comme évoqué, j’ai commencé à pédaler à Québec dans ma jeunesse. J’ai réalisé très vite que la voiture n’était pas l’unique solution pour se déplacer. Mes pratiques ont évolué, avec le temps. Mais ces évolutions ne sont pas corrélées à mes responsabilités politiques. Peut-être même est-ce l’inverse. L’évolution de mes pratiques du vélo, nourrit mes convictions dans mes responsabilités politiques.
📣 Écouter et agir
Comment écoutez-vous les demandes des citoyen·nes cyclistes ?
S.V : Je porte une attention particulière à la sécurité, notamment aux abords des écoles. Je m’efforce aussi de développer les services utiles : location, cours de vélo, ateliers de réparation… Aussi notre commune est un territoire « traversé » au quotidien par les automobilistes qui se rendent à Toulouse. Nous avons donc un énorme travail à effectuer sur l’aménagement pour rendre cette contrainte acceptable pour tous.
Une fois les besoins identifiés, comment passe-t-on à l’action concrète ?
S.V : La Ville de Tournefeuille investit : chaque année, près de la moitié de l’enveloppe locale de 2,2 millions d’euros est consacrée aux aménagements cyclables et piétons.
Résultat : un réseau cyclable d’environ 20 km, en amélioration constante, et une fréquentation en hausse confirmée par les comptages annuels de l’association locale.
Toulouse est à 8 kilomètres, le parcours est-il cyclable ?
S.V : Non, pas assez. C’est une demande de nos administrés. Alors nous travaillons avec l’Agglomération Toulousaine pour améliorer ces itinéraires.
🌟 Un projet emblématique
Quel est le projet vélo dont vous êtes la plus fière ?
S.V : Le développement d’un réseau cyclable cohérent et sécurisé, déjà bien avancé à Tournefeuille, et dont les effets sont mesurables : en 10 ans, le nombre de cyclistes réguliers a doublé.
Quelle a été votre implication ?
S.V : Pilotage politique, soutien aux services, orientation budgétaire, écoute et éducation. En arrivant dans l’équipe municipale, j’ai hérité d’une dynamique, il a fallu la faire perdurer.
Quel impact espérez-vous à long terme ?
S.V : Réduire la dépendance à la voiture, désengorger la voirie, améliorer la qualité de vie. Au-delà, j’aimerais qu’au quotidien, les citoyens se posent la question du vélo plutôt que la voiture. Que le vélo intègre leur « champ des possibles« .
🟣 Bonus
Le vélo tourisme, une promesse de belles vacances ?
S.V : Oh oui. Je pédale 30 jours par an. Pour voyager. Avec ma tente, je pars en bivouac. Pour le plaisir de la liberté et des découvertes locales. L’intérêt du voyage à vélo ? Pouvoir découvrir l’inattendu à quelques kilomètres de la maison.
Et vos participations épreuves de cyclo-tourismes, ça vous apporte quoi ?
S.V : J’aime l’ambiance de ces évènements, comme l’Ardéchoise par exemple. Je ne cherche pas la performance même si j’aime bien la notion d’enchaîner les kilomètres. Les cyclo-touristes, c’est surtout une belle façon de découvrir et rencontrer, en se laissant guider.